« Sale temps pour le pluralisme ! »

Publié par le 10 Fév, 2023 dans Blog | 3 commentaires

« Sale temps pour le pluralisme ! »

Il faudrait rappeler à madame Rima Abdul Malak qu’elle est ministre de la culture et non ministre de la propagande !

Cela nous rappelle trop l’époque de l’ORTF !

Par deux fois, cette ministre a menacé deux chaines de télévision appartenant à Vincent Bolloré, C8 et CNews, de supprimer leurs fréquences si elles ne maitrisaient pas mieux leurs antennes.

Elle reproche particulièrement à CNews de ne pas assez respecter le pluralisme. Et devinez sur quelle antenne, cette militante, plus que ministre, a osé lancer cette menace ?

Sur France Inter, cette radio d’Etat, largement noyauté par la gauche, voire l’extrême gauche, qui respecte le moins le pluralisme dans le PAF !

Je voudrais revenir sur une phrase extraite d’une interview qu’elle a donnée au Monde et qui illustre parfaitement son positionnement politique loin de l’impartialité qu’on attend d’un ministre, a fortiori de la culture :

C’est un combat politique, que je porte notamment au Parlement. J’essaie de sensibiliser le milieu de la culture, qui, parfois, ne voit pas arriver cette vague de l’extrême droite. (…) Cette vague du populisme sera très violente pour la culture, si on ne lutte pas contre elle sur le terrain et politiquement.

On se pince quand la ministre demande au monde de la culture de se mobiliser contre l’extrême droite !!! Mais ça fait des décennies, que la culture est aux mains de la gauche et qu’elle insulte à grand renfort d’interviews, de livres et de films l’extrême droite et souvent même la droite !

J’allais écrire un plus long article sur cette ministre de la culture de gauche quand j’ai découvert l’édito de Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles.

Je lui laisse la parole :

Amende hors norme de C8, propos délirants de
la ministre de la Culture : sale temps pour la diversité

« T’es une merde ». On ne va pas se mentir, il y a des moyens plus courtois de s’adresser à un député de la République. En s’enguirlandant en novembre avec, le lui-même souvent discourtois Louis Boyard, de la France insoumise, Cyril Hanouna a transformé son plateau de télévision en loge. Les deux hommes ont en effet eu une explication qu’on a habituellement en coulisses. L’animateur ne s’encombrant pas du langage châtié qu’on use à l’écran. En même temps, c’est le principe de ses émissions, et la quintessence de son style. Qu’on aime, ou pas.

L’Arcom, l’ancien CSA, a décidé qu’on ne parlait pas comme ça devant des enfants ou autres téléspectateurs. Soit. Et vient d’infliger 3,5 millions d’euros d’amende à la chaîne C8 pour non maîtrise de son antenne.

Pardon ? 3,5 millions d’euros ?

Si seulement l’Etat et ses organismes se montraient sévères en toutes circonstances, on ne s’étonnerait pas. Mais il y a dans le traitement de défaveur sur tout ce qui touche de près ou de loin à Vincent Bolloré quelque chose de profondément ridicule, et, in fine, d’anormal.

Quel était l’objet de la dispute entre le LFI Louis Boyard et l’animateur de Touche pas à mon poste ? Une digression hors sujet du premier sur l’actionnaire du second. Ce soir-là, Louis Boyard a absolument voulu parler de Vincent Bolloré, de ses activités en Afrique, des accusations dont il fait régulièrement l’objet.

Le 16 janvier, la même ministre de la Culture a donné une interview hallucinante dans Le Monde. Une interview qui aurait dû faire bondir plus d’un démocrate. Répondant à une question sur l’annulation par le groupe Indochine d’un concert à Perpignan, ville dirigée par le RN Louis Aliot, Rima Abdul Malak a d’abord affirmé que ce n’était pas forcément une bonne manière de montrer ses désaccords idéologiques. Nous étions agréablement surpris par cette tempérance. La suite allait nous donner tort :

C’est un combat politique, que je porte notamment au Parlement. J’essaie de sensibiliser le milieu de la culture, qui, parfois, ne voit pas arriver cette vague de l’extrême droite. (…) Cette vague du populisme sera très violente pour la culture, si on ne lutte pas contre elle sur le terrain et politiquement.

Oui, bien sûr, le milieu de la Culture lutte sous les assauts de l’extrême droite. Il est d’ailleurs déjà infiltré par les tenants d’une France réactionnaire. Quand on sait le monolithisme politique qui émane des milieux culturels, on se pince en lisant la paranoïa et la mauvaise foi de la ministre…

Cela, c’était la première salve, finalement assez politique même si malhonnête intellectuellement, de l’entretien. Quelques lignes plus bas, en revanche, la ministre se montrait plus précise dans son sectarisme. Au sujet du droit de C8 et CNews à pouvoir être diffusées gratuitement sur la TNT, elle brandissait sa menace, avec la gourmandise de celle qui pense pouvoir appuyer sur un bouton rouge:

Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom saura regarder comment elles ont respecté leurs obligations.

Dans le même journal, Le Monde, qui se gargarise de ces oukases, l’écrivain Erik Orsenna a détaillé le 7 février le contenu de son prochain livre consacré à Vincent Bolloré. « Histoire d’un ogre »paraîtra chez Gallimard et s’attaquera, détaille Le Monde, « avec férocité, mais, sans le nommer, à l’homme d’affaires qu’il accuse de vouloir régner sur les médias et l’édition ».

L’académicien Erik Orsenna, à l’oeuvre qualitativement sinusoïdale, trace là une ligne droite vers sa cible:

La particularité de Vincent Bolloré, c’est son interventionnisme extrêmement brutal dans les médias et les maisons d’édition et ce, au service d’une cause politique qui en fait pour moi un adversaire. (…) Il met son pouvoir au service d’une parole de haine. C’est unique à ce niveau dans le capitalisme français. Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie.

Faut-il que ces gens soient aveugles pour ne pas se rendre compte qu’il s’agit a maxima d’un simple rééquilibrage ? Que la presse n’est que très minoritairement de droite, que les écoles de journalisme sont peuplées d’apprentis qui se disent ouvertement opposés à la droite, que la publicité n’est pas de droite, que le monde du cinéma n’est pas de droite, que le monde de l’édition n’est pas de droite, que le monde de la chanson ne penche pas à droite.

Et que pour tous ceux qui dominent ces mondes, il ne peut en être autrement.

Les progressistes proclamés sont incapables de deux choses : légitimer d’autres gens qu’eux, et proclamer la liberté comme principe.

Nous sommes pour que Jean-Luc Mélenchon puisse défendre comme ce fut le cas jeudi 9 février sur BFM TV, avec la ferveur d’un ami et le talent d’un ténor, son camarade Adrien Quatennens.

Nous sommes pour que le journal L’Humanité paraisse, vende et rayonne. Nous sommes pour que la télé soit de droite et de gauche, pour que des chanteurs de droite puissent chanter dans des villes d’extrême gauche, pour que les Français aient le choix entre Arte et Hanouna, pour que des milliardaires macronistes possèdent des journaux et qu’un autre, breton, puisse se lancer dans l’édition.

Nous sommes pour que ceux qui n’ont que le mot diversité à la bouche cessent d’étouffer dans leur entre-soi.

Tugdual Denis
Directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles.

Evidemment, les critiques ont été mal reçues dans le groupe Canal+ qui s’est fendu d’un communiqué :

Nous avons été profondément choqués par les propos tenus par Madame la Ministre de la Culture, Rima ABDUL MALAK, ce matin dans la matinale de France Inter. Près de cinq minutes de son intervention ont été consacrées à la critique de notre Groupe et à des invectives contre nos chaînes C8 et CNEWS.

En laissant à nouveau entendre que les licences de nos chaînes ne mériteraient pas d’être renouvelées en 2025 alors même qu’elle se refuse de commenter la procédure de renouvellement d’autres acteurs de l’audiovisuel, Madame la Ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l’indépendance de notre régulateur sectoriel.

Ce faisant. Madame la Ministre, garante de la liberté d’expression, porte non seulement atteinte à la crédibilité et à la probité de nos chaînes mais critique aussi le travail de nos équipes et suscite l’inquiétude de nos salariés en menaçant la pérennité de leur activité professionnelle.

Le Groupe CANAL+ est fier du travail que réalise quotidiennement l’ensemble des collaborateurs de C8 et CNEWS qui rassemblent chaque jour près de 11 millions de citoyens.

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3 Réponses à “« Sale temps pour le pluralisme ! »”

  1. Tout n’est pas à jeter sur ARTE, malgré qu’on en ait..
    Films, docummentaires..
    Et puis, on n’est pas obligé de regarder cette chaîne, pas plus que les émissions au ras des pâquerettes de Cyril Hanouna !
    Le reste, à commencer par cette ministricule dont j’ignorais jusqu’au nom, nous rappelle trop la fameuse formule de saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »

    • Hanouna fait du spectacle, mais il il tape souvent juste. Son image d’amuseur brouille la portée de ses émissions et c’est dommage. Il a reçu Raoult, et d’autres et a été le seul à une époque où ils étaient interdits d’antenne …

  2. La macrone a parlée,
    evidement des mensonges, de la manipulation comme d’habitude chez eux.

    A quand des ministres honnetes…

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