Souveraineté nucléaire : l’enquête se termine …

Publié par le 6 Avr, 2023 dans Blog | 2 commentaires

Souveraineté nucléaire : l’enquête se termine …

J’ai consacré plusieurs articles à la filière nucléaire que les socialistes et les écolos ont tenté de détruire totalement.

Notamment, l’article consacré à Fabien Bouglé :

La France achète un Airbus A320 par jour !

est particulièrement éclairant sur les responsables français et allemands de cette catastrophe industrielle française.

La commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté énergétique française a terminé ses travaux et va rendre son rapport ce jeudi 6 avril 2023.

Cet article paru dans Le Club de Valeurs actuelles résume les travaux de cette commission :

Commission d’enquête sur la souveraineté énergétique :
mais qui a tué le nucléaire français ?

Après 6 mois d’auditions à faire grincer des dents, la commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France doit publier son rapport ce jeudi 6 avril. Quelles leçons faut-il en retirer ?

C’est le récit de l’incompétence politique qui a conduit la France droit dans le mur.

Les députés Raphaël Schellenberger (LR, président de la commission) et Antoine Armand (Renaissance, rapporteur) ont assisté à plus de 6 mois d’auditions de responsables politiques, d’experts, de hauts-fonctionnaires, ou encore de président d’entreprises.

Des « accords de coin de table » auraient décidé de la politique énergétique française

Entre amnésie, mauvaise foi et pirouettes intellectuelles, personne n’était disposé à assumer ses erreurs. « Moi, ce rapport, il ne m’est pas parvenu en l’état. Si ? », a balbutié l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, alors interrogé sur un rapport qui préconisait la construction de 6 nouveaux EPR. Il a « oublié ». A l’image de Ségolène Royal qui a perdu la mémoire de « cette déclaration de 2011 », où elle affirmait qu’il était possible de sortir du nucléaire d’ici 40 ans.

Que dire des révélations sur l’accord électoral entre le PS et EELV en vue de la présidentielle de 2012 ? « Pour moi, c’est un accord de coin de table », a précisé Arnaud Montebourg. Un petit arrangement qui aurait donc décidé de la réduction de 50 % du nucléaire dans le mix électrique français d’ici à 2025.

Aucune étude d’impact ou analyse de besoin ne justifiait le passage de 75 % à 50 % de nucléaire dans la consommation énergétique.

 a ajouté Manuel Valls, Premier ministre à l’époque. « Il est difficile de procéder à des études d’impact quand on est dans l’opposition. », a essayé tant bien que mal de se défendre François Hollande le 16 mars.

Quant à Elisabeth Borne, elle est restée évasive sur le dispositif Arenh, qui permet aux fournisseurs alternatifs d’accéder à un prix régulé sur l’électricité produite par les centrales historiques, et accusé d’avoir miné les capacités de financement d’EDF.

Au fond, de Dominique Voynet (ministre sous Jospin) à la Première ministre actuelle, la perte de souveraineté énergétique de la France est une histoire d’irresponsabilité politique.

Les grands responsables du désastre énergétique français

Un motif de satisfaction et d’espoir

« On s’est endormis sur le confort des stratégies fructueuses d’après-guerre », affirme Raphaël Schellenberger. Désormais, il s’agit d’en tirer les leçons. D’abord en pointant du doigt « les trois erreurs fondamentales d’Emmanuel Macron : 

  1. La première serait « la fermeture de Fessenheim en 2017, alors qu’elle était évitable ».
  2. La deuxième résiderait dans « l’abandon du projet Astrid », qui avait notamment pour objectif de permettre l’exploitation de l’uranium 238 présent sur le sol français, fin 2019.
  3. Et enfin, la dernière faute du Président serait liée au dispositif instigué par la loi Nome de 2010 : « Au moment où l’Arenh coûtait le plus cher à EDF, l’exécutif en a augmenté le plafond », explique le député du Haut-Rhin, stupéfait par la décision prise en février 2022.

Maintenant que le travail d’audition est à son terme, l’initiateur de la commission veut se tourner vers l’avenir.

30 propositions pour relever le nucléaire

C’est précisément l’objet des 30 propositions formulées dans le rapport. Parmi elles :

  • la suspension « sans délai » de l’Arenh,
  • la relance d’un « démonstrateur de type Astrid ».

A cela s’ajoutent les propositions du président de la commission, dont une demande de représentativité des ONG qui participent aux négociations publiques, et surtout une requête de transparence sur leurs financements, au même titre que les partis politiques.

Mais aussi la mise en cause de la responsabilité personnelle des ministres pour la non-convocation des conseils d’experts, en s’appuyant sur l’audition d’Yves Bréchet : « Pourquoi, en six ans de mandat et malgré mes demandes réitérées, le comité à l’énergie atomique n’a-t-il été réuni que deux fois ? », avait demandé l’ancien haut-commissaire à l’Énergie atomique – de 2012 à 2018.

Raphaël Schellenberger espère qu’il sera entendu, même s’il n’a pas été convaincu par l’intervention d’Elisabeth Borne. « Elle n’a toujours pas changé de logiciel », affirme-t-il en expliquant que la Première ministre ne comprend les problèmes de l’énergie qu’à travers le prisme de la consommation, alors que c’est « avant tout une question de filière industrielle ».

Le regard du parlementaire LR se tourne donc vers la loi de programmation sur l’énergie et le climat, qui doit être débattue en juillet. Il attend que le gouvernement fasse tout pour préserver et développer l’atome car « s’il y a une filière industrielle française, c’est bien le nucléaire ».

« Cela relevait davantage d’une mission d’information que d’une commission d’enquête »

Les anciens ministre et présidents ont dû se justifier. C’est un fait. Leur parole a été révélatrice de leurs écueils. C’est vrai aussi. Des techniciens se sont exprimés et ont apporté une expertise essentielle. D’accord. Toutefois, est-ce suffisant pour une commission d’enquête parlementaire ? Doit-on en attendre plus ?

C’est l’avis de Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et auteur de l’ouvrage Nucléaire, les vérités cachées, (Rocher, 2021), qui estime qu’elle a vu la question « par le petit bout de la lorgnette ». Mais alors, que n’a pas fait la commission ? Quels points n’a-t-elle pas – ou trop peu – abordés ?

Pour le spécialiste, deux questions capitales furent injustement oubliées :

  • D’abord, « le déni de réalité sur le rôle de l’Allemagne », qu’il résume en trois opérations :
    • l’infiltration des institutions européennes pour y prôner une politique antinucléaire ;
    • l’ingérence dans la politique énergétique française, notamment via l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE), basé au siège du ministère de la Transition écologique à La Défense ;
    • et enfin le financement des ONG antinucléaires telles que Greenpeace ou WWF.

Depuis trente ans, l’obsession allemande est la désintégration d’EDF : ils ont réussi !

affirmait Henri Proglio, ancien président d’EDF lors de son audition. Fabien Bouglé s’étonne qu’une telle déclaration ait créé si peu de remous.

Il est autant intrigué que « le rôle belliqueux et négatif des ONG antinucléaires » n’ait pas été pointé du doigt. Selon lui, la commission d’enquête parlementaire aurait dû demander des comptes à Greenpeace ou WWF, poser la question de leurs financements, se déplacer dans leurs locaux, etc.

L’expert salue le travail sérieux et essentiel de la commission, mais au fond, « rien de nouveau sous le soleil » pour lui. Voilà pourquoi il estime que « cela relevait davantage d’une mission d’information que d’une commission d’enquête. »

Bastien Chappuis pour Le Club de Valeurs actuelles.

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2 Réponses à “Souveraineté nucléaire : l’enquête se termine …”

  1. Encore une fois, les « responsables » politiques, n’auront aucun compte à rendre, pendant que nous subirons les conséquences de leurs décisions idéologiques, irréfléchies, dont le seul but était d’amadouer telle ou telle personnalité en vue, et son fan club !

  2. Le nucleaire, 177 fois moins polluant que le charbon qui sera reutilisé pour compenser les pertes energetique du aux fermetures des centrales nucleaires, sera malgres tout, par ideologie abandonné,
    alors que ce type d’energie nucleaire rend independant la france, et nous evite de faire grossir la dette.

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