Un film que n’aiment ni le Monde ni Télérama
a toutes les chances d’être bon (J-P. Brighelli)

Publié par le 14 Jan, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Un film que n’aiment ni le Monde ni Télérama a toutes les chances d’être bon (J-P. Brighelli)

A gauche, on a l’impression que tout
est jugé au travers du prisme de l’idéologie !

Un bouquin ne peut être intéressant, un film ne peut être bon que s’il est conforme aux canons de cette idéologie.

Bien sûr, si « l’oeuvre » traite (positivement) de l’immigration, si elle met en scène un représentant des minorités, noir, homosexuel ou transgenre, elle reçoit immédiatement le label « conforme ».

Mais si l’ouvrage ou le film se permet de retracer l’histoire de France d’avant 1789, ou pire de glorifier le patriotisme ou la Nation, il est immédiatement qualifié de « réac » et sera descendu en flammes par la presse de gauche.

Je vous propose de matin un article de Jean-Paul Brighelli (La fabrique du crétin) qui défend le film « Les heures sombres » retraçant une partie de la vie de Winston Churchill et pour lequel Télérama parle de « Vision bêtement patriotique et hagiographique * »  :

Les heures sombres

« Un film que n’aiment ni le Monde ni Télérama a toutes les chances d’être bon », me suis-je dit en entrant au cinéma pour voir le « biopic », comme on dit in french in the text, que Joe Wright vient de consacrer au Winston Churchill de mai 1940. Oh comme j’avais raison !

Je ne vais pas vous le résumer : c’est comme les tragédies classiques, on connaît la fin en entrant dans la salle, Churchill ralliera l’Angleterre à sa vision et sauvera les 350 000 soldats britanniques coincés à Dunkerque — et in fine gagnera la guerre contre le « peintre en bâtiments ». Non, tout ce qui compte, c’est le traitement.

C’est magnifiquement joué : Gary Oldman a pris trente kilos pour le rôle, un gage pour un Oscar, il ferait bien au passage de nous dire, en fin de film, comment il compte les reperdre, et Kristin Scott Thomas est égale à elle-même, donc à ce qu’il y a de mieux — et la direction d’acteurs dans l’ensemble est époustouflante. C’est magnifiquement filmé — le chef opérateur, Bruno Delbonnel, a merveilleusement rendu cette couleur années 30-40 qu’il y avait déjà dans Genius ou The end of the affair : les Anglais s’y connaissent en atmosphères.

Et c’est fort émouvant : la lutte de Churchill pour prouver que le whisky et les havanes fortifient la santé frise le sublime.

Gary Oldman dans le rôle de Winston Churchill dans le film : les heures sombres

Non, je ne vous parlerai pas de ce qui fait le charme, l’intérêt, l’émotion de ce film. Je me suis juste demandé pourquoi Télérama et le Monde n’ont rien voulu comprendre.

« Vision bêtement patriotique et hagiographique de Churchill en sauveur de l’Empire britannique face au péril nazi », dit l’hebdo télé. Comme malgré tout on ne peut suspecter Télérama de sympathies hitlériennes, c’est que « patriotique » est une injure suprême, au tribunal du bon goût des bobos mondialisés. Associer le mot à « hagiographique *» permet d’ailleurs de dévaluer tout ce qui se réfère à la patrie. Pour un journal « de gauche » auto-proclamé, il ne saurait y avoir de grands hommes. Seules comptent les masses, bla-bla-bla.

C’est d’ailleurs sur ce point qu’insiste le Monde, avec les mêmes co-occurrences : « Un spectacle simpliste dont est évacué le principal intéressé — en l’occurrence le peuple britannique. Et quand scénariste et réalisateur tentent de réintroduire les loyaux sujets de Sa Majesté dans le jeu, le résultat touche au ridicule : au hasard d’une alerte aérienne, Sir Winston prend le « tube » et rencontre de vraies gens qui lui témoignent de leur admiration et de leur patriotisme. »

Je préfère prévenir : la scène où Churchill prend le métro est splendide — parce qu’elle est aujourd’hui impossible. J’ai un peu fréquenté quelques ministres, que j’ai suppliés de descendre dans la rue, au bar du coin, dans le métro, prendre le pouls de leurs concitoyens. Impossible, m’ont-ils répondu en substance : la « sécurité » ne le permet pas. Haroun ar-Rachid s’y risque dans les 1001 nuits, Churchill descend seul dans le métro alors même que Londres devait grouiller d’agents allemands, mais les excellences qui nous gouvernent ne nous fréquentent que derrière un glacis de micros et d’écrans. Via le Monde ou Télérama — ou BFM. Le rideau de fer, désormais, ce sont eux.

Pour un Français, la référence du film (et ce serait une hagiographie à risquer, s’il se trouvait un metteur en scène doué de déraison) c’est évidemment De Gaulle — qui allait à la rencontre des foules, quel que soit le danger : et le Petit Clamart n’est pas l’Observatoire … Churchill se baigne dans le peuple, ne serait-ce que par le biais de la dactylo qui tape ses discours — et quels discours ! Rien d’étonnant à ce que ce garçon ait fini prix Nobel de Littérature — une catastrophe qui ne touchera certainement pas les éminences actuelles, d’un côté ou de l’autre de la Manche. D’ailleurs, quel homme politique est aujourd’hui capable d’écrire ses discours ? Ghost writers là-bas, « nègres « ici. Sylvain Fort prix Nobel ? Hmm …

Lire la suite sur le blog de Jean-Paul Brighelli

* Hagiographie :
– Ouvrage sur des choses saintes.
– Science qui concerne le récit de la vie des saints.
– Biographie excessivement embellie.

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