Une justice politisée

Publié par le 11 Avr, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Une justice politisée

Le problème n’est pas l’indépendance
de la justice, mais sa neutralité politique !

A qui fera t-on croire que seuls les hommes politiques de droite seraient coupables de corruption ou d’utilisation d’emplois fictifs ?

Qui peut croire que dans l’affaire Fillon, le Parquet financier s’est comporté de façon normale ? Jamais la justice ne fut aussi « fulgurante » ! Son incroyable réactivité aux accusations de Mediapart, n’aura eu d’égal que son immobilisme face aux soupçons concernant la déclaration de patrimoine d’Emmanuel Macron !

Catherine Nay

Cette semaine, dans Valeurs actuelles, Catherine Nay présente le livre de Maître Hervé Lehman, ancien magistrat devenu avocat, le Procès Fillon. Un ouvrage édifiant !

Pas besoin de cabinet noir pour détruire ses adversaires. Pour cela, la gauche a trois armes redoutables :

  1. les nominations de magistrats,
  2. l’idéologie
  3. et les médias.

A peine Nicolas Sarkozy était-il mis en examen dans l’affaire libyenne qu’il était renvoyé en correctionnelle pour  »trafic d’influence » à la Cour de cassation. Dans ce contexte, il faut lire le Procès Fillon d’Hervé Lehman (Les Éditions du Cerf), un ancien magistrat aujourd’hui avocat, expert de la procédure pénale. Un scandale politique selon lui. Entre sa victoire à la primaire fin novembre 2016 et le 25 janvier 2017, François Fillon était considéré par tous les sondages comme le gagnant de la présidentielle.

Mais ce jour-là, le Canard enchaîné sortait « l’affaire Penelope »: l’épouse de François Fillon aurait bénéficié d’un emploi fictif d’assistante parlementaire. Le Parquet national financier, qui avait reçu le journal la veille, au titre du dépôt légal obligatoire des périodiques, ouvrait le soir même une enquête préliminaire.

Maître Lehman note que le Parquet financier n’avait rien à faire dans cette galère.

La loi qui a présidé à sa création précise qu’en matière de détournement de fonds publics, il n’est compétent que pour les affaires « qui sont, ou apparaissent, d’une grande complexité en raison notamment du grand nombre d’auteurs, de complices ou de victimes, ou du ressort géographique ». La Sarthe n’étant pas d’un ressort géographique susceptible de complexifier l’affaire, le couple Fillon ne constituant pas un « grand nombre d’auteurs », on cherchera vainement la « grande complexité » de l’affaire, moque l’auteur. Au passage, il rappelle que le Parquet financier n’a pas levé un cil dans l’affaire de la soirée Macron à Las Vegas organisée, en 2016, pour celui qui était alors ministre de l’Économie, en violation des règles des marchés publics, ni pour l’affaire Ferrand sur les Mutuelles du Mans (le juge Van Ruymbeke, qui l’instruit à la suite de la plainte d’Anticor, risque d’en être écarté), ni pour les emplois fictifs du MoDem de François Bayrou.

Pour Me Lehman, l’affaire est évidemment politique.

François Fillon était pour la gauche un ennemi à abattre. Il faut reconnaître que le candidat a cumulé les maladresses dans sa défense. Comme celle de se féliciter de l’initiative du Parquet en croyant qu’il serait vite blanchi, pour annoncer ensuite qu’une seule chose pourrait l’empêcher d’être candidat : être mis en examen. Et de changer d’avis huit jours plus tard: « Rien ne me détournera de mon devoir d’être candidat » (passons sur les costumes offerts par un intermédiaire, ce qui a brouillé son image). Et de dénoncer pour finir « les manoeuvres du cabinet noir de l’Élysée ».

Justement, ce cabinet noir existait-il ?

« Pas besoin ! », plaide l’auteur, car la gauche a deux armes de destruction massive : les nominations et l’idéologie. En effet, toute la chaîne qui va des procureurs aux présidents des tribunaux, en passant par le directeur des affaires criminelles et des grâces, a  été choisie par François Hollande et Christiane Taubira.

Quant à l’idéologie, le texte fondateur du Syndicat de la magistrature recommandait aux étudiants de l’École nationale de la magistrature d’être « partiaux » : impitoyables pour les puissants, patrons et politiques, et indulgents pour les petits voyous. Cinquante ans plus tard, il est toujours d’actualité, avec en prime l’alliance des juges et des médias de gauche que Me Lehman cite : le Canard enchaîné, Le Monde et Mediapart. Les juges livrant aux journalistes toute la procédure, il n’y a plus de secret de l’instruction. Mieux, le délateur est glorifié sous le nom de « lanceur d’alerte ».

Ajoutons le choix du juge qui n’est pas un hasard. En l’occurrence, le fameux juge Tournaire, « sorte d’incorruptible qui préfère se tromper au détriment de quelqu’un plutôt que de rater un coupable ». C’est lui qui a mis François Fillon en examen. Pas grave ? Un mis en examen et présumé innocent ?

Non, aujourd’hui une mise en examen est une précondamnation d’un présumé innocent.

Avec ce livre, Me Lehman ne s’est pas fait que des amis, mais il a aussi reçu une foultitude d’encouragements. Il inscrit le cas Fillon dans une série de précédents qui va de l’affaire du collier de la reine Marie-Antoinette, prélude à la Révolution, au suicide de Pierre Bérégovoy. Et de citer Danton:

« Lorsque la politique entre dans le prétoire, la justice en sort. »

Catherine Nay pour Valeurs actuelles.

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