Zemmour mène un combat plus culturel que politique

Publié par le 16 Fév, 2021 dans Blog | 5 commentaires

Zemmour mène un combat plus culturel que politique

Eric Zemmour va t-il se présenter aux présidentielles ?

C’est la question que l’on se pose désormais dans les état majors politiques et dans la droite en particulier.

Mais Eric Zemmour qui cartonne dans l’émission Face à l’Info sur CNews est plus dans le débat d’idées que dans le combat politique, contrairement aux hommes politiques qui n’ont plus guère d’idées.

Quand je vois la direction des Républicains qui, au lieu de définir un programme de gouvernement crédible, passe son temps à faire la promotion de Xavier Bertrand et à détruire la candidature potentielle de Bruno Retailleau, je me dis que l’avenir n’est pas de ce côté-là !

Je relaye ce matin une excellente analyse de l’hypothétique candidature d’Eric Zemmour parue dans le Club de Valeurs actuelles sous la signature d’Arnaud Benedetti :

Photo © Lionel BONAVENTURE / AFP

Eric Zemmour, le dernier songe de la “droite hors les murs”

Pour le spécialiste de la communication politique Arnaud Benedetti, l’hypothèse d’une candidature du polémiste le plus célèbre de France en 2022 enflamme les esprits à droite, quand bien même sa participation est loin d’être certaine.

C’est le murmure qui fait palpiter d’espoir cette « droite hors les murs » dont Robert Ménard a théorisé l’idée. L’hypothèse d’une candidature présidentielle d’Éric Zemmour porte en elle bien des aspirations de celles et ceux qui, à droite, rêvent, bien plus qu’une victoire politique, mais d’une victoire politique qui ne dissimulerait rien de sa victoire culturelle.

Au moment où des sondages placent haut la marque « Marine le Pen », la banalisation de celle-ci s’accompagne d’un doute persistant sur l’authenticité des convictions de la leader du RN dont la triangulation n’en finit pas d’amodier le logiciel historiquement transgressif. Marine Le Pen se « chiraquise » à proportion que sa dynamique se renforce. Elle crée de la sorte une insatisfaction existentielle qui se compense à la mesure de son potentiel électoral. Le marinisme se cristallise tout à la fois sur les aspérités du macronisme, sur la demande latente de protection qui invalide les théories optimistes de la mondialisation et sur une entreprise de dédiabolisation accélérée. Pour autant cette cristallisation reste incertaine, posant des questions sur son aptitude à porter une rupture au moment où le RN adoucit sa capacité-critique au point parfois de s’acculturer à ce qu’il combattait hier. L’aggiornamento sur Schengen est de ce point de vue la dernière illustration de ce mouvement.

Eric Zemmour, contre-discours au récit des élites

L’hypothèse Zemmour se construit pour une part sur la défiance dont le tournant stratégique du marinisme est l’expression. Elle fait ressortir en creux les faiblesses conceptuelles de Marine Le Pen, souligne à nouveau les fragilités de sa « présidentialité », nonobstant un effort de com’ continuel pour créer les conditions de son acceptabilité oligarchique, et in fine persiste à penser impossible le dépassement ultime du « plafond de verre ». Toutes ces réserves militent pour une candidature alternative, apte à incarner la jonction du conservatisme, du souverainisme et de l’identitarisme. Les succès éditoriaux d’Éric Zemmour fonctionnent dès lors à l’instar d’un accélérateur des particules de toutes les droites. Ils ramassent intellectuellement des attentes qui ne sont pas parvenues jusqu’à présent à s’agréger. Ils puisent dans le ressort surtout d’une conception politique qui ne s’excuse pas, parce que déterminée à assumer les victoires intellectuelles que la réalité d’un pays qui se défait lui octroie. Ils se légitiment par ailleurs dans l’indéniable aptitude de débatteur d’un essayiste dont la rhétorique atteste qu’il ne renonce jamais. Ils disent enfin ce qui manque le plus à une classe dirigeante toute empreinte de technocratisme managérial et de pratiques communicantes « surjouées » : cette culture générale dont Charles de Gaulle considérait qu’elle était le terreau à partir duquel se fertilisait l’art de commander.

Dans ce sentiment de perpétuelle fake-news qu’est devenue, aux yeux de segments entiers des opinions, le récit des élites, Éric Zemmour incarne un contre-discours visant à dénoncer les lieux communs qui selon sa vision de la France et du monde nourrissent les entrepreneurs du « politiquement correct » opérant sur l’ensemble du spectre partisan, tant à droite qu’à gauche et que bien évidemment au centre. Ce faisant, il contribue peut-être plus à aider Marine le Pen dans son opération de recentrage qu’à la concurrencer activement. Là où la Présidente du RN entend « respectabiliser » son positionnement, Zemmour s’efforce de décomplexer. La première a un agenda tout indexé sur la présidentielle quand le second dispose d’un corpus dont il ne sait s’il le sécularisera ou non dans l’arène politique. L’une est désormais dans la recherche du compromis quand l’autre veut approfondir les sillons d’un renversement idéologique. Lorsque Marine Le Pen fait de la politique, Éric Zemmour privilégie encore le combat d’idée, considérant qu’il faut aller sans doute jusqu’au bout de l’assaut culturel pour s’assurer de la victoire politique. Question de curseur vraisemblablement entre l’un et l’autre, question de caractère et de formation aussi, question enfin de volonté également : la ligne qui les distingue est celle qui sépare la professionnelle des joutes partisanes de celui des batailles intellectuelles. Un rubicon dont le franchissement pour l’éditorialiste supposerait de prendre le risque potentiel d’émousser les chances historiques du camp auquel il appartient néanmoins, sauf à créer autant qu’à obtenir les conditions exceptionnelles d’une offre électorale apte à renverser la table, à la manière d’un certain Emmanuel Macron en 2017 …

Arnaud Benedetti pour Le Club de Valeurs actuelles.

Eric Zemmour professe souvent que le combat des idées précède toujours les révolutions.

La question est donc : en a t-il fini avec la phase du combat d’idées ?

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5 Réponses à “Zemmour mène un combat plus culturel que politique”

  1. Le debat d’idée ( societal) est une chose, la politique en est une autre, car les pieges tendus peuvent etre a la hauteur du niveau de la goche, c’est a dire tres en dessous du niveau du caniveau.

    L’autre piege, l’economie, E Zemmour bien que tres capable n’a pas une grande capacité dans l’economie, ces adversaires le savent et sauront le noyer sur ces problemes.

  2. Tout à fait d’accord avec pseudo49 : Zemmour économiquement ne tient pas la route et il n’aura aucun parti pour le soutenir. Il ferait un score à la NDA entre 3 et 4 %

    Marion Maréchal ayant clairement dit « non », nos journalistes en mal d’inspiration lancent l(hypothèse Zemmour, ça occupe toujours les esprits. Et pendant ce temps, LR se saborde !

  3. Je le verrais plus en conseiller qu’en président ou ministre!

    Je pense plus attendre que Marion prenne quelques années de plus pour être crédible auprès du grand public, maintenant que les Français acceptent de voter pour des moins de 60 ans!
    Et encore quelques années de terrorisme sur le sol français malheureusement, pour que la défense de notre culture ou civilisation soit la priorité.

    • Les medias ne tape pas sur Marion Marechal, parce qu’elle leur sert, dans les calcul des debile gochiste, a apatter la droite, tant qu’il la laisse tranquille elle reste credible et surtout servira d’appat de la droite qu’ensuite il detruiront politiquement.

      Pour bien saisir le niveau politique des merdias et surtout de la goche, il faut penser aux ordures dans les poubelles, ca aide beaucoup.

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