Les dossiers noirs d’Hidalgo – les embouteillages

Publié par le 26 Août, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Les dossiers noirs d’Hidalgo – les embouteillages

Voici le premier chapitre du dossier du Figaro Magazine de cette semaine qui présente le livre « Notre-Drame de Paris » consacré à la gestion de la mairie de Paris sous Hidalgo. Il s’agit d’un document explosif. Dans « Notre-Drame de Paris»,  Airy Routier et Nadia Le Brun révèlent comment le bien-être des Parisiens a été sacrifié au profit de l’image flatteuse qu’a voulu se construire la maire de Paris.

Ce premier chapitre est consacré aux embouteillages monstres créés par la politique de chasse aux automobilistes poursuivie par la maire de Paris :

Ces embouteillages monstres qui font la fureur des automobilistes

En guerre ouverte contre les voitures, la maire de Paris décide brutalement, en septembre 2016, de fermer la voie sur berge rive droite à la circulation automobile. Conséquence immédiate : des kilomètres de bouchons apparaissent chaque jour dans les quartiers limitrophes, ce dont elle n’a que faire.

« D’un coup, Paris s’est trouvé bloqué. Les 45 000 voitures et camionnettes qui transitent chaque jour par cette artère essentielle (ndlr : la voie sur berge express Georges Pompidou) ont dû se reporter sur d’autres itinéraires, en particulier le boulevard Saint- Germain, jusque-là fluide, aussitôt saturé. Des rues adjacentes sont devenues impraticables. Les temps de trajet se sont allongés, dans Paris intra-muros, de dix, quinze ou vingt minutes. Déjà encombré, le boulevard périphérique s’est retrouvé saturé plusieurs heures par jour.

Pris dans la souricière, pour tenter d’en sortir, les Franciliens se sont précipités sur leurs systèmes d’aide à la navigation, comme Waze, Google Maps, TomTom et autres. D’où des files de voitures empruntant les mêmes petites rues improbables, à Paris et en banlieue, pour arriver à destination, après des détours considérables.

Avec ce que cela implique de consommation de carburant, d’énervement et, pour les riverains, de bruit et de pollution supplémentaires. Fureur générale , y compris celle des conducteurs de bus de la RATP, eux aussi englués dans le trafic, dans l’incapacité de respecter leurs horaires et souvent obligés de débarquer, à leur demande, leurs passagers pressés de finir à pied …

La rage des automobilistes franciliens va être décuplée quand ils vont découvrir qu’à l’initiative de la maire, les services de voirie ont, délibérément, créé d’autres servitudes : des bouchons artificiels ! Pour masquer autant que possible l’impact de la fermeture de la voie Georges Pompidou, la circulation a été réduite à une seule voie sur les quais, en amont, avant les carrefours du pont de l’Alma ou dans le souterrain de la place de la Concorde. Ce qui crée une situation ubuesque : on ronge son frein à l’arrêt ou à la queue leu leu, à côté d’une voie vide, neutralisée dans le seul but de ne pas concentrer les embouteillages sur les quais hauts de la Seine, ce qui signerait le crime.

Mise en scène, la communication est plus que jamais une priorité à la Mairie de Paris. Face à la bronca, curieusement traitée du bout des lèvres par certains médias complaisants à son égard, comme Le Monde, L’Obs ou Mediapart, « Cruella » n’aura de cesse de minimiser les conséquences de sa décision, au cours des semaines suivantes. Sans donner de chiffres, elle affirme que le report de circulation des berges de la Seine vers d’autres voies est moins important que prévu. « il y a déjà eu, en trois semaines […], une adaptation des automobilistes, déclare la maire sur RTL : nous le mesurons mois par mois. il y a déjà ce qu’on appelle une évaporation de la circulation, de l’ordre de 10 %. » En réalité, la mairie de Paris n’a rien mesuré du tout. Les capteurs pour évaluer les variations de trafic et de pollution n’ont même pas été installés !

Quant au mot d’évaporation, il est lourd de sens puisqu’il signifie que, rompant avec des siècles pendant lesquels la notion de progrès et de liberté a toujours été associée avec celle de mobilité, l’élue se félicite d’avoir obligé certains habitants de la région parisienne à limiter leurs déplacements. Vouloir traverser Paris en voiture, dans un tunnel conçu à cet effet, serait-il devenu un délit ? La modernité serait-elle de rester chacun chez soi ? C’est un retournement majeur, dont il faut prendre la mesure. Il y a dans ce mot et la façon dont elle le prononce, de sa voix sucrée, une manière de désinvolture et de mépris qui va choquer beaucoup de Parisiens.

Bientôt, un premier rapport (1) sur les effets de la fermeture de la voie Georges-Pompidou donnera corps au sentiment général des automobilistes d’avoir été cyniquement piégés. Un comité d’experts indépendant est en effet chargé par Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, de suivre l’évolution du trafic depuis septembre 2016 et d’en publier chaque mois les résultats. Cet observatoire est présidé par Pierre Carli, médecin- chef du Samu de Paris, de grande réputation, avec de nombreux organismes dont l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile- de-France. Il va mesurer l’évolution du trafic mais aussi les conséquences de la fermeture de la voie sur berge, en termes de pollution de l’air et de bruit.

En comparant les mois de septembre 2016 et 2015, les experts ont déjà constaté que le soir, aux heures de pointe, les temps de parcours ont augmenté de 16 % du côté de Vélizy (Yvelines) sur la rocade de l’A86 et de 22 % sur le même axe, entre Thiais et Créteil (Val de Marne). Dans ce secteur, la situation est d’ailleurs plus critique le matin, avec une aggravation de 28 %. Déjà saturé aux heures de pointe, le périphérique accuse des embouteillages plus lourds, surtout à l’ouest de Paris. Sur certains tronçons, le temps de parcours augmente , le matin, de 25 % ! »

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La pollution, alibi idéal ou vrai mensonge ?

Pour justifier les restrictions drastiques de circulation et les innombrables bouchons qui en découlent, la maire de Paris met en avant l’argument de la pollution, sans craindre de dramatiser artificiellement la situation avec des chiffres que contestent les experts. Mais, on le sait, Anne Hidalgo fait dire ce qu’elle veut aux chiffres …

« Paris est une ville trop polluée, une ville dans laquelle il y a des morts liées à la pollution, déclare, toujours nuancée, Anne Hidalgo, le 5 mai 2015. Sur la métropole du Grand Paris, ce sont environ 6 500 décès par an supplémentaires. Donc il faut agir maintenant. » Jamais la Reine Verte n’aurait pu faire une telle violence aux automobilistes d’Ile-de-France, si elle ne s’appuyait sur le courant politiquement très porteur de la lutte contre la pollution. […]

Pour compléter le tableau est tombé comme un couperet, de la bouche de Sa Majesté, un chiffre terrible : la pollution atmosp hérique provoque au moins 48 000 morts par an en France ! Autant que l’alcool, moins que le tabac mais quinze fois plus que les accidents de la route.

D’où sort ce chiffre, répété partout, pendant toute la semaine ? D’une étude publiée par la toute nouvelle agence Santé publique France, créée en 2016 et qui, dès sa première année d’existence, a reçu un prix de … communication. Pour Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, qui a porté cette agence sur les fonts baptismaux, « la pollution est à l’origine de 9 % de la mortalité nationale ». François Bourdillon, son directeur général, en rajoute: « Cela correspond à une réduction de l’espérance de vie de deux ans chez les personnes âgées de trente ans. » Ces estimations alarmantes sont supérieures – c ‘est l’inflation! – aux précédentes, de 42 000 morts par an, celles de l’étude européenne CAFE (Clean Air for Europe) qui date de 2005. Mais le carnage est tel qu’on n’en est plus à 6 000 morts près.

En réalité , rien ne permet d ‘affirmer que la pollution atmosphérique est, en France comme à Paris, à ce point mortifère. D’abord, dès qu’on gratte un peu, on apprend qu’il ne s’agit pas de 48 000 morts, mais de « 48 000 morts prématurées » . Ce qui change tout et … ne veut plus rien dire. Car quel est le rapport entre un « mort prématuré » de dix ans et un autre de trois jours, dont la fin a été à peine écourtée ? Par ailleurs, nul ne sait par quelle méthode scientifique l’agence Santé publique France fait la corrélation entre le taux de pollution de tel ou tel élément et le nombre de décès « prématurés ». Comment extrapole-t-elle ? De ces soi-disant études, on ne connaît que les conclusions orientées. Conclusions qui vont d’ailleurs à l’inverse du sens commun, puisque l’espérance de vie ne cesse de croître, en particulier dans les grands centres urbains, ceux- là mêmes qui sont montrés du doigt. »

Extrait du livre Notre-Drame de Paris de Airy Routier et Nadia Le Brun.

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