Qui était Daria Douguine ?

Publié par le 23 Août, 2022 dans Blog | 1 commentaire

Qui était Daria Douguine ?

Dans la presse française, on s’est discrètement, mais scandaleusement félicité du décès de Daria Douguine, dans un attentat de sa voiture alors que c’est son père, l’intellectuel russe Alexandre Douguine, qui était visé.

Les Douguine était nationalistes et proches de Poutine, ça suffit pour que l’on ne dénonce pas l’assassinat de la journaliste Daria Douguine.

Alexandre Douguine et sa fille se présentaient comme des « eurasistes » qui prônent une alliance entre l’Europe et la Russie pour contrer l’impérialisme américain.

Voici un article de Boulevard Voltaire qui nous présente la journaliste, suivie de la vidéo de l’une de ses interviews :

Qui était Daria Douguine, journaliste et intellectuelle
patriote russe tuée à Moscou dans un attentat ?

Daria Douguine a été assassinée, ce samedi 21 août, lors d’un attentat à la voiture piégée dans la région de Moscou. Selon les agences de presse russes citant des proches de la famille, la cible aurait été son père, l’intellectuel russe Alexandre Douguine, dont la victime empruntait la voiture.

Daria Douguine, âgée de 29 ans, était une journaliste et politologue russe, diplômée en philosophie et histoire de l’université d’État de Moscou. Spécialiste de l’analyse de la géopolitique et de la politique européenne, elle défendait un monde multipolaire par l’engagement d’un dialogue avec la civilisation eurasienne.

À l’instar de son père, elle était sous le coup de sanctions de la part des États-Unis, du Canada, de l’Australie et du Royaume-Uni. La preuve, affirmait-elle, qu’ils étaient tous les deux, le père et la fille, sur le chemin de la vérité contre le mondialisme. Douguine fille considérait la guerre ukrainienne comme un exemple du choc des civilisations mondialiste et eurasienne, en particulier par la velléité du bloc occidental, mené par les États-Unis, de provoquer un processus de déstabilisation aux frontières russes. Pour elle, ce conflit était le signe de l’agonie d’un régime mondialiste dont les sanctions ont été un catalyseur, paradoxalement bénéfique, dans la désoccidentalisation de la Russie et la recherche de nouveaux partenaires.

Daria Douguine n’hésitait pas à dénoncer l’alignement systématique de l’Europe sur la politique américaine, sous l’influence de la propagande mondialiste. Pour elle, les sanctions économiques ont un effet « hara kiri » pour l’économie européenne en général, et française en particulier. Elle considère que les principaux bénéficiaires seront, à terme, les États-Unis qui parviendront à établir leur contrôle sur le Vieux Continent.

S’agissant de la politique en France, Daria Douguine estimait que la réélection d’Emmanuel Macron incarnant les intérêts du capital financier mondial confirmait la présence de deux blocs idéologiques : l’un représentant le peuple calqué sur une stratégie gaulliste, l’autre celui des élites transnationales avec en chef de file ses mentors, le « soldat de l’ultra-mondialisation » Bernard-Henri Lévy et Jacques Attali, ardent défenseur la création d’une « nouvelle élite nomade » détachée de ses racines nationales.

Elle dénonçait également la politique systématique des élites de l’Union européenne, orientée vers la destruction des pays européens. Et elle vantait l’éclosion d’un esprit de résistance par une perception, de la part des peuples, du risque d’asservissement à un impérialisme américain 2.0 passant par les avancées sociétales, par la propagande médiatique et, militairement, par l’OTAN. « L’Europe a le droit d’être « neutre » géopolitiquement », insistait-elle dans un entretien.

Son père, l’intellectuel nationaliste Alexandre Douguine, est titulaire d’une chaire de sociologie à l’université Lomonossov de Moscou. Il a une connaissance parfaite de la langue de Molière qu’il a apprise seul en lisant Les Poètes maudits, de Verlaine. Remarqué en France lors de sa participation à la Manif pour tous à Paris, il prône une « rupture avec le système occidental » et dénonce sa décadence et sa subordination à l’hégémonie politique et culturelle américaine.

Au moment d’écrire ces lignes, on ne connaît pas les revendications de l’attentat qui a coûté la vie à la jeune Daria. The Guardian cite Ilya Ponomarev. Pour cet ancien membre de la Douma russe expulsé pour activités anti-Kremlin, l’attentat est l’œuvre de l’Armée nationale républicaine qui, selon lui, est un groupe clandestin travaillant à l’intérieur de la Russie pour obtenir le renversement du régime de Poutine. Cette information n’a pu être vérifiée pour l’instant.

Pierre Mylestin pour Boulevard Voltaire.

Voici, en vidéo, une interview de Daria Douguine par Breizh-Info relayée par TVLibertés :

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Une réponse à “Qui était Daria Douguine ?”

  1. Je ne sais pas si vous pourrez ouvrir ce lien sans VPN, mais l’article fait pendant à celui de Bd Voltaire.

    Très intéressant et permettant de voir les faits d’un autre bout de la lorgnette, celui des Russes, des habitants de la Crimée et du Donbass.

    https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/08/levons-nous.html

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