Et si je faisais mon petit Bernard Pivot …

Publié par le 17 Sep, 2021 dans Blog | 5 commentaires

Et si je faisais mon petit Bernard Pivot …

Loin de moi, l’idée de me comparer à Bernard Pivot !

J’ai une grande admiration pour cet homme simple mais hautement cultivé qui réussissait l’exploit de me faire regarder Apostrophes, moi l’amateur de polars plutôt que des grands classiques de la littérature.

Je voudrais juste présenter sommairement un livre que je viens de lire sur les conseils de la rubrique littéraire d’un récent numéro de Valeurs actuelles.

Il s’agit de l’histoire d’un universitaire à la retraite, Jean Roscoff, qui écrit un essai sur un poète noir américain, Robert Willow. Jean Roscoff est un homme de gauche qui, a dans sa jeunesse, participé à la création de SOS Racisme.

Il commet l’erreur, qui lui sera fatale, de présenter le sujet de son essai comme un simple poète en omettant de parler de sa « négritude ».

A partir de là, la gauche et les associations antiracistes vont le clouer au pilori pour appropriation culturelle. Il sera aussi descendu en flammes par la petite ami lesbienne et « wokiste » de sa fille.

L’intérêt du livre est de décrire les réactions d’un homme plutôt de gauche, lui-même victime, des travers de la dérive gauchiste vers l’indigénisme et le racialisme.

C’est drôle, savoureux et jubilatoire pour un lecteur de droite !

Pour vous donner envie de lire le livre, je vous propose un extrait qui reproduit le terrible réquisitoire prononcé par Jeanne, la copine de sa fille :

Jeanne : Attention, je ne dis pas que vous avez écrit ce livre avec une intention malveillante. Je dis juste que vous vous appropriez une figure noire américaine de façon illégitime. C’est hypersymptomatique. Vous la disputez à sa communauté d’origine qui a été dépossédée de tout, pendant des siècles. Mais c’est encore trop. Il faut que Willow soit français, et surtout il ne faut pas qu’il soit trop noir.

Léonie, défendant son père : Attends. On en a déjà parlé. Ce n’est pas la même génération.

Jeanne : On ne peut pas se cacher derrière les problèmes de génération. C’est ce que répétaient les défenseurs de Polanski : on ne peut pas comprendre, c’était les années 1970. Toujours à finasser. Moi je crois qu’on peut demander des comptes à une génération. Moi je crois qu’il y a des critères moraux intangibles.

Jean : Et que commandent-ils ?

Jeanne : Qu’un Blanc ne raconte pas la vie d’un Noir, pour la déformer. Ne me dites pas que vous êtes insusceptible de négrophobie. Ne me faites pas le coup de la légitimité. Je connais votre génération, je connais cette gauche. Les petits Blancs qui se pressent devant les micros pour défendre leurs frères racisés sans se figurer que ceux-là auraient envie de parler, eux-mêmes. Pour eux-mêmes. Et peut-être qu’ils diraient du mal de vous. Et oui, le petit nègre est ingrat. Il veut s’exprimer et en plus, il crache dans la soupière.

Jean, outré : Ce sont vos mots. Ne me prêtez pas des mots qui sont les vôtres.

Jeanne : Écoutez-moi. On a confisqué nos terres, on a volé nos enfants. Et à présent vous nous volez notre parole, nos artistes. Ah, j’oubliais, vous êtes universalistes. La carte Joker : U.N.I.V.E.R.S.A.L.I.S.T.E.S. Pour vous, il n’y a que des hommes et des femmes libres. Je la connais, cette chanson. Le petit évangile humanitaire. Les droits de l’homme : la continuation de la domination blanche par d’autres moyens. L’énergie (les tonnes d’énergie, des millions de chemises trempées) que vous dépensez à montrer que vous portez un regard colourblind sur le monde ! Mais est-il possible que vous vous oubliiez une seconde ? Les Noirs, les Arabes vous disent qu’on les traite comme des noirs et comme des arabes. Vous pouvez écouter ce qu’ils disent et la fermer une seconde ? Vous. Oui, vous. Votre bande, vous et les autres. Et votre prétention de savoir. Vous vous gargarisez. Et maintenant que les luttes se font sans vous, vous flippez votre race, vous tremblez, vous geignez.

Jean : À vous entendre, les luttes ne se font pas sans nous. Elles se font contre nous.

Jeanne : Bien sûr, qu’elles se font contre vous. Parce que vous êtes les oppresseurs du quotidien. Vous n’êtes pas raciste, peut-être. Mais vous êtes les véhicules du racisme. Le racisme emprunte vos grands mots, la république et tout ça, il chevauche vos grands mots pour se déplacer, circuler. Le racisme enfourche vos principes républicains, allègrement ! Et vous : Je ne suis pas méchant ! Je ne veux pas de mal ! Vous vous foutez du mal que vous faites, ce qui vous importe est d’établir que vous ne l’avez pas fait intentionnellement. Ce qui importe c’est que vous n’ayez pas à vous sentir coupable. C’est ça, votre grande préoccupation. Quelle différence cela fait-il pour celui qui souffre du racisme ? Et puis d’ailleurs, si, vous êtes raciste. Les souffrances de ceux qui sont racisés, de ceux qui rêveraient peut-être d’être des citoyens de l’universel mais qui ne le pourront jamais, vous vous en foutez. Ces souffrances n’ont d’intérêt que lorsque vous tenez le crachoir pour les dénoncer. La négrophobie, seuls les Noirs peuvent en parler.

Léonie : Mais précisément, cet article reproche à Papa de ne pas en parler.

Jeanne : Oui, et c’est plus grave. C’est une prédation identitaire.

Jean, réfléchissant en silence : La garce avait le sens de la formule. Elle était rodée, elle maîtrisait chacun de ses instruments de torture et les manipulait avec dextérité, posant l’un pour en prendre un autre, chacun destiné à infliger une blessure précise. J’étais cornerisé, soufflant comme un dix-cors acculée par la meute. Il fallait que je contre-attaque. J’entendais la voix de Marc citer Sun-Tsu en caressant le socle de verre qui enfermait les petits soldats de plomb, devant des clients envoûtés : « Celui qui se défend montre que sa force est inadéquate, celui qui attaque qu’elle est abondante. » Contre-attaquer. Ne pas se justifier point par point : à ce jeu-là, je finirais par m’épuiser. L’accusation de racisme systémique, dégagée de toute notion d’intentionnalité, était une arme singulièrement efficace. La dague pouvait se planter à chaque instant. Je cherchais une formule assassine, une parade pour tuer le match mais rien ne venait, mon cerveau ne produisait aucune pensée articulée, il n’y avait que le sentiment viscéral de l’injustice.

Jean, se lâchant hargneusement : Vous êtes des fascistes !

Jeanne, furieuse prend la porte …

Jean-Paul Brighelli lui a consacré un article dans Causeur :

Abel Quentin, le Voyant d’Étampes et la culture «woke»

Merci de tweeter cet article :





5 Réponses à “Et si je faisais mon petit Bernard Pivot …”

  1. Napoléon disait que la meilleure défense était l’attaque. Avec ces gens qui nous attaquent, il faut foncer dans le tas et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Nous souffrons du syndrome de la ligne Maginot.

  2. C’est une autre methode pour abattre le blanc, il a tout les tords, il est raciste, meme sans le savoir, tandis que le reste de l’humanité represente le bon coté de l’humain qui lui ne connait pas la haine, ce ne sont que des victimes.

    Discuter avec ce genre de personne qui ont subit un lavage de cerveau, comme pour les bons communistes ne sert a rien, c’est toute l’education qu’il faut refaire.

    Il ne faut pas leur laisser la parole pour limiter les degats, la democratie a une limite quand on remet en cause les fondements de la societé ou rien de bon ne peu en sortir et n’est que destructeur sur son passage.

    Qui donc seme cette ideologie destructrice, il serait bon d’enqueter, de les licencier et mettre en procès.

  3. Les povres zozos sont lobtomisés, chaque formules sont le fruit d’idée plus ou moins coherentes qui ne prenent que la partie de la realité qui leur convient.

    Comme chaque ideologie, les pseudos idées preconcues, non analysées normalement par la personne mais par un systeme ideologique qui lobotomise l’individu par effet de repetition,
    systeme qui rejette la partie de la realité qui ne lui convient pas,
    permet apres formatage de creer des robots perroquets qui repete, sans anlyse de la realité, les slogans debiles qui ne manque pas d’incoherence, sauf pour les individu formatés.

    Ces formatages fonctionnent avec les jeunes, et les individus de goches, car ces personnes sont plus influençables, et ont moins le sens de l’analyse…

    Ces individu fonctionne sur des mots, par sur la realité… La goche adore ces idiots.

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