Ecriture inclusive : bientôt un vote au Palais Bourbon !

Publié par le 5 Oct, 2023 dans Blog | 3 commentaires

Ecriture inclusive : bientôt un vote au Palais Bourbon !

Tou.te.s les étudiant.e.s sont motivé.e.s.

Tou-te-s les chanteur-euse-s sont heureux-euses.

Tout(te)s les instituteur(trice)s sont charmant(e)s.

Tou/te/s les docteur/e/s sont exceptionnel/le/s.

Vous venez de lire, péniblement, quatre exemples d’écriture inclusive utilisant respectivement : le point, le trait d’union, la parenthèse et de slash !

Et ça s’aggrave encore avec les règles pour ne pas « mégenrer » une personne :

« Iel est traducteur·rice dans une ambassade » en inclusif

« Iel est traducteur·rice·x dans une ambassade » en non binaire

 « Iel est traducteurice dans une ambassade » en neutre

On a envie de hurler : « Qui va siffler la fin de la récré ? »

Certes, Edouard Philippe et Jean-Michel Blanquer avaient publié des circulaires qui sont peu ou pas du tout appliqués car elles n’ont pas force de loi !

Qui aura le courage de proposer une loi d’interdiction pure et simple ?

Le Rassemblement national est décidé à en proposer une lors de sa prochaine niche parlementaire (le 12 octobre prochain) mais Boulevard Voltaire, dans cet article, nous indique qu’elle a peu de chance d’être adoptée :

L’écriture inclusive en débat à l’Assemblée le 12 octobre :
iel va barder …

À l’extrême gauche, on fulmine déjà. Chez les macronistes, on retourne vite sa veste. Au sein de LR, du MoDem et d’Horizons, on n’est pas à l’abri d’un vote courageux contre l’écriture inclusive et ses délires wokistes, derrière le RN. Le 12 octobre prochain, journée de la niche parlementaire RN, la quatrième proposition sera déposée par deux députés RN, l’ancien inspecteur de l’Éducation nationale Roger Chudeau et l’avocat Hervé de Lépinau. Elle soumettra aux voix l’interdiction pure et simple de cette pratique destructrice de la langue française, symbole de l’ébriété décivilisationnelle qui a saisi certains milieux universitaires et politiques.

Compliquée, la NUPES

Déjà, une première passe d’armes vient de se tenir, ce 4 octobre, en commission des affaires culturelles et de l’éducation, agrémentée de la sortie grotesque d’un député NUPES qui a cru bon de féminiser les termes de sa réponse :

Ce qui les terrifie (les méchants réactionnaires, NDLR), c’est le féminisme qu’elles considèrent comme un communautarisme.

Vous l’aurez remarqué : ce « elles » à la place du « ils » est censé traumatiser les députés hommes présents en leur montrant la violence du « ils » générique, englobant les hommes et les femmes. On en reste coi ! La NUPES, toujours prompte à insérer la domination marxiste partout, y compris dans l’orthographe, défend mordicus l’écriture inclusive tout en moquant le RN qui n’aurait « rien de plus urgent » à faire que de lutter contre ! Bref, compliquée, la NUPES. Interrogé par BV, Roger Chudeau tranche, de son côté :

L’écriture inclusive n’a rien à faire dans nos documents administratifs, civils, universitaires et scolaires.

Certes, deux circulaires de 2017 (Édouard Philippe) et de 2021 (Castex et Blanquer) interdisent cette pratique bien plus méchante que bête. Mais ces circulaires n’ont pas l’autorité d’une loi. Et il y a des trous dans la raquette : elles ne concernent pas, par exemple, les fonctionnaires de la ville de Paris. Et elles ne sont tout simplement… pas appliquées, notamment par les éditeurs de livres scolaires qui usent paisiblement de l’écriture inclusive et de son orthographe mi-française, mi-morse.

Roget Chudeau argumente :

Pour nous, c’est une question grave. Comment le gouvernement peut-il rendre hommage à Hélène Carrère d’Encausse pour service rendu à la langue française et appuyer, en même temps, ce projet destructeur ? Nous voulons défendre notre langue contre toutes formes de menées grotesques.

En commission, LFI, les Verts, les socialistes et Renaissance ont voté pour l’écriture inclusive, soit une vingtaine de voix, contre dix opposées.

Quand LREM … dénonçait l’écriture inclusive

Le cas de Renaissance vaut le coup d’être étudié comme un sommet de retournement de veste. Le parti gouvernemental avait porté, sous la précédente législature, une proposition de loi visant elle aussi à… interdire l’écriture inclusive. Le député LREM François Jolivet (il a rejoint Horizons en 2022), qui avait porté l’offensive, dénonçait une écriture « illisible et discriminante ».

Mais voilà, selon Le Figaro, une rencontre aurait eu lieu récemment entre le Premier ministre Élisabeth Borne, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le patron du groupe parlementaire Renaissance Sylvain Maillard. La consigne est tombée : il faut s’opposer au RN, donc défendre l’écriture inclusive ! Roger Chudeau réagit :

Les masques tombent. Qui sert l’intérêt général et qui fait de la petite politique ?

En réalité, rien n’est joué car le vrai vote aura lieu à l’Assemblée, ce 12 octobre donc, lorsque cette proposition de loi arrivera dans la niche parlementaire RN. Si les débats précédents laissent le temps de l’examiner, LFI, les Verts, les socialistes et Renaissance devraient voter pour l’écriture inclusive, tandis que les groupes LR, MoDem, Horizons et RN voteront contre.

Une intéressante soirée test, sur fond d’incohérence politique et de sabordage culturel.

Marc Baudriller pour Boulevard Voltaire.

Si, comme l’écrit Boulevard Voltaire, Renaissance tourne sa veste pour ne pas voter pour une loi présentée par le Rassemblement national, cela constituera un déni de démocratie et un camouflet adressé à ses électeurs !

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3 Réponses à “Ecriture inclusive : bientôt un vote au Palais Bourbon !”

  1. J’imagine la tête du quidam qui sait à peine lire quand il va recevoir un courrier de l’administration rédigé dans un pareil sabir.

  2. Tout est ait pour emmerder les français, c’est un des buts de l’etat.
    Quel besoin necessaire d’ecrire ainsi ? ne comprennait-on pas l’ecriture avant ?
    Tout le reste n’est que foutaise, les seul qui ont trouvé a y redire, c’est l’etat, pas le peuple que cela ne derangeait pas, au contraire.

  3. Ca va etre tres compliqué a comprendre, deja que l’administration complique a souhait pour rouler en partie les gens…

    Ce type de pseudo ecriture dont le langage est mal defini, ne vise qu’a affaiblir une langue deja diminuée dans son influence
    et sa connaissance.

    C’est ajouter des problemes pour ceux qui ont des problemes avec notre langue.

    Les immigrés vont avoir de sacré probleme aussi pour traduire…
    rien que pour ça la goche pourrie devrait arreter ces conneries.

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