Haro sur l’Occident ! Mais pourquoi ?

Publié par le 6 Nov, 2023 dans Blog | 2 commentaires

Haro sur l’Occident ! Mais pourquoi ?

« Le monde se divise en faisant de l’Occident
un ennemi commun et commode.

Partout prolifèrent des coalitions réunies sur la haine contre les valeurs diabolisées de la modernité. Il faut abattre les riches, les chrétiens, les colonisateurs d’hier, les juifs, la démocratie …

Les Chinois justifient la construction de leur totalitarisme par une nouvelle conception de l’homme et du monde qu’ils défendent comme plus adaptée aux besoins contemporains.

Les Russes et bien d’autres revendiquent en écho leur nationalisme conquérant et despotique tandis que l’Islam lève ses étendards pour éradiquer les « croisés ».

A l’intérieur même des sociétés occidentales des mouvements profonds, de l’écolo-gauchisme au wokisme, en souhaitent ardemment la destruction. Mais pourquoi tant de haine ? »

Vous venez de lire l’introduction d’un excellent article signé Jean-Philippe Delsol et publié par l’IREF :

Pourquoi tant de haine ?

Le ressentiment

La découverte et la prise en compte progressive des valeurs de liberté et de responsabilité individuelles dans la civilisation bâtie sur les fondations de Jérusalem, Athènes et Rome ont permis la naissance et le développement exceptionnel de l’Occident. L’émancipation de la personne et la reconnaissance de sa singularité ont favorisé la créativité tant artistique et intellectuelle que technique.

Mais comme l’a observé notamment le conservateur libéral Michael Oakeshott[1] cet individualisme a suscité à son tour la naissance de son opposé, un anti-individu, l’homme-masse d’Ortega y Gasset, le communiste dissous dans le peuple. Cet anti-individu est celui qui a souffert de l’abandon des protections du patron romain ou des liens organiques moyenâgeux, qui a été incapable d’assumer son destin et qui, démuni, déstabilisé, s’est retourné vers l’Etat pour le prendre en charge, le nourrir, le soigner, lui donner du travail…

On trouve déjà cette réaction chez Francis Bacon  -1561/1626- (La Nouvelle Atlantide), voire dans la Genève de Calvin. Elle s’accompagne d’une vision édénique, utopique d’une société parfaite gérée par la collectivité, qu’on retrouve dans nombre de fables sociales des XVIIIème et XIXème siècles, de Rousseau à Fourier en passant par Morelly, Mably ou Meslier et tant d’autres, comme dans le marxisme.

L’individualisme devient alors le mal, celui qu’encore aujourd’hui veulent combattre tant la gauche qu’une certaine droite communautariste, identitaire à l’excès. L’anti-individu ne se contente pas de se réfugier dans la collectivité et de se laisser porter par elle. Pour occulter son ressentiment, il veut encore s’en justifier en imaginant une morale de solidarité pour remplacer celle de la liberté responsable et il veut l’imposer aux autres pour ne plus avoir à rougir de vivre de l’aumône publique, c’est à dire de l’argent des autres qu’il se donne ainsi raison de prélever sans vergogne.

La jalousie et l’envie

Il s’y ajoute l’envie à l’égard de mieux doté que soi. Le Hamas incapable de faire grandir son peuple a voulu se venger du peuple juif tout en sachant qu’il en subirait et ferait subir aux Palestiniens les pires représailles. Non seulement il déteste cette religion concurrente et mieux construite, mais il hait sa réussite.

C’est l’histoire de ce paysan slovène, racontée par le philosophe communiste Slavoj Zizek[2], auquel une fée propose de réaliser tout ce qu’il demandera, sachant qu’elle fera le double pour son voisin. Et le paysan envieux et mauvais de lui demander de lui enlever un œil pour rendre aveugle son voisin qui réussissait mieux que lui. L’envie conduit à préférer moins pour soi pour autant que les autres aient encore moins. C’est aussi le nom de l’égalitarisme.

L’envie attise la détestation et suscite la haine comme un revers de l’humiliation, de celle subie par les Russes et les Chinois dans le souvenir de leurs glorieux empires perdus, de celle des colonisés à l’égard des anciennes puissances colonisatrices qu’ils ne savent pas rattraper économiquement et socialement, de celle des pauvres à l’égard des riches : la gauche collectiviste préfère que tous soient pauvres plutôt que tous soient moins pauvres mais que quelques-uns soient très riches.

Les boucs émissaires

A défaut de produire une société meilleure, les utopistes la promettent. Mais comme elle n’advient pas, il leur faut toujours trouver des boucs émissaires faciles, à la mesure d’un discours simpliste. Ceux qui réussissent deviennent les hommes à abattre comme déjà les juifs,  plus riches et plus épargnés par la peste parce qu’ils se lavaient les mains avant de manger étaient l’objet de pogromes.

Comme la vertu révolutionnaire, communiste, islamiste, écologique ou autre tarde toujours à produire des résultats, il faut expliquer que la faute en revient à d’autres. Ce fut l’objet de la Terreur de 1793 et des grandes purges successives de Staline. Le règne de la vertu se transforme toujours en tribunaux populaires et expéditifs. Nous y sommes à nouveau autrement, la vertu travestit la haine, et la haine de soi, sous le nom de wokisme, d’écologisme, d’égalitarisme jusque dans les genres.

Mais ceux qui veulent construire des cités parfaites se trompent toujours parce qu’ils se retrouvent toujours face à l’obstacle de l’imperfection humaine qu’à défaut d’accepter, de prendre en compte, ils combattent en condamnant tour à tour tous ceux qui sont suspectés seulement d’avoir compromis la réalisation de leur avenir radieux. L’utopie au pouvoir fait ainsi toujours un enfer de ce qu’elle a conçu comme un paradis.

L’humiliation ressentie par les uns et les autres leur est largement imputable à défaut d’avoir voulu se prendre en charge. Les bédouins n’ont pas de raisons d’être jaloux de la société high-tech des Juifs ; ils ont préféré boire le thé sous leurs tentes plutôt que de bêcher leurs terrains et faire des études, ce qui d’ailleurs est leur droit.

Mais sans honte de la civilisation que nous avons contribué à bâtir, sachons néanmoins reconnaître que nous portons peut-être un peu de responsabilité dans cette désillusion du monde. L’Occident ne manque pas d’être parfois, trop souvent, « sûr de lui-même et dominateur ». Comme les riches qui n’hésitent pas à afficher grossièrement leur superbe et l’Occident sa décadence morale.

Sans doute faut-il répondre à l’humiliation avec un peu plus d’humilité à la mesure de l’imperfection inhérente à toute humanité.

Jean-Philippe Delsol pour l’IREF.


[1] Morale et politique dans l’Europe moderne, Les belles lettres, 2006.

[2] Ibid., p. 20.

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2 Réponses à “Haro sur l’Occident ! Mais pourquoi ?”

  1. Et grace aux manquement de l’education nationale qui n’apprend presque plus rien aux jeunes, ceux ci vont croire a toutes les inepties qui agitent les idiots et la 5 e colonne.

    Lorsque l’education morale est suffisante, tous ces maux disparaissent, tandis qu’ils seront entretenu tant que la morale ne sera pas reintroduite a l’ecole et chez les dirigeant.

    C’est n’est pas l’humilité qu’il faut mais juste de la moralité saine pour reconstruire ce que les idiots detruisent,
    par manque d’education, savoir, moralité…

  2. Et grace a la 5 e colonne, les islamo collabo aide a la destruction, a l’affaiblissement de la france…

    Un exemple d’islamo collabo :

    Raquel Garrido, l’épouse Corbière, appelle à la guerre civile entre Français
    https://ripostelaique.com/raquel-garrido-lepouse-corbiere-appelle-a-la-guerre-civile-entre-francais.html

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