N’oublions pas Sarah Halimi !

Publié par le 10 Mar, 2018 dans Blog | 0 commentaire

N’oublions pas Sarah Halimi !

J’ai déjà consacré trois articles à l’affaire Sarah Halimi, cette dame juive de 67 ans qui a été torturée puis défenestrée par un africain musulman, Kobili Traoré, au nom de Allah Akbar :

N’oublions pas Sarah Halimi !
Affaire Halimi : la juge d’instruction persiste et signe !
Le déni de réel

Et c’est justice ! Si l’on peut dire … En effet, dans cette terrible affaire, deux questions restent posées :

– Pourquoi la Brigade Anti Criminalité a t-elle attendu une heure et dix minutes avant d’intervenir alors qu’on entendait les cris de la victime au travers de sa porte ?
– Pourquoi la juge d’instruction a t-elle mis une année avant de qualifier les faits d’acte antisémite, alors que pour beaucoup d’observateurs, c’était une évidence ?

Noémie Halioua vient de consacrer un livre à cette affaire qui éclaire pas mal de zones d’ombre dans cette affaire criminelle. C’est Judith Waintraub qui dans le Figaro Magazine, nous présente cet ouvrage :

Radioscopie de l’affaire Sarah Halimi

Près d’un an : c’est le temps qu’il aura fallu à la justice pour reconnaître le caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi, cette Française juive de 67 ans torturée aux cris d’« Allah akbar ! » dans son appartement parisien de Belleville, puis défenestrée, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017. Près d’un an de bataille pour la famille de la victime. La juge d’instruction Anne lhuellou, qui avait mis son bourreau Kobili Traoré en examen le 10 juillet pour meurtre, n’a retenu l’antisémitisme de ce Franco-Malien de 28 ans comme circonstance aggravante que la semaine dernière. Dès juillet, lors de la commémoration des 75 ans de la rafle du Vél’ d’Hiv, Emmanuel Macron avait pourtant demandé à la justice de faire « toute la clarté» sur ce meurtre, « malgré les dénégations du meurtrier ». Au risque de se voir reprocher d’enfreindre la séparation des pouvoirs.

Dans L’Affaire Sarah Halimi, Noémie Halioua, responsable des pages « Culture » du magazine Actualité juive, enquête sur les « nombreuses défaillances » qui ont abouti au meurtre de Sarah Halimi et expliquent ce long mutisme sur son caractère antisémite.

Sur les pas de William Attal, le frère de la victime, elle nous emmène d’abord dans cette HLM du XI ème arrondissement de Paris où Sarah Halimi vivait depuis une trentaine d’années. C’est peu dire que les locataires, immigrés du Maghreb ou d’Afrique noire en majorité, n’accueillent pas le tandem à bras ouverts. Personne, sauf épisodiquement ses voisins de palier, ne fréquentait cette Juive orthodoxe portant jupe longue et perruque.

Un monde sépare ce côté du boulevard de Belleville de La Bellevilloise,
où la gauche branchée aime célébrer la « diversité ».

Dans l’immeuble de Sarah Halimi, une seule femme accepte de raconter à la journaliste, sous couvert d’anonymat, « l’islamisation de la population maghrébine de Belleville qui s’est intensifiée, surtout chez les jeunes ».

Kobili Traoré est l’archétype de ce phénomène. Après avoir quitté l’école en troisième, il vivote grâce au RSA et au deal. Incarcéré quatre fois, il compte quatre condamnations pour vol, six pour violences – dont une pour avoir brûlé un individu afin de le détrousser – , huit pour usage ou trafic de stupéfiants, deux pour outrage, et un pour port d’armes … La liste n’est pas exhaustive.

Noémie Halioua a reconstitué son emploi du temps le jour du meurtre. Il s’est rendu deux fois à la mosquée Omar, rue Morand, qu’un témoin qualifie de « fabrique de tueurs ». Puis il a « zoné » dans le quartier avec ses copains et est rentré se coucher. Une journée habituelle, sauf que lorsqu’il se réveille, vers 3 h 30 du matin, il va chez la famille Diarra, dont l’appartement permet l’accès à celui de Sarah Halimi. C’est un membre de la famille Diarra qui va alerter la police, un peu plus tard, en entendant les vociférations et les appels à l’aide chez la voisine.

Pourquoi, alors que trois agents de la BAC sont arrivés sur place à 4 h 25′ du matin, Traoré n’a-t-il été interpellé qu’à 5 h 35, après avoir défenestré sa victime ? Pour le savoir, Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la soeur de Sarah Halimi, a déposé plainte pour « non-assistance à personne en danger ». Les parties civiles ont demandé une reconstitution, refusée par la juge en raison de l’état mental du prévenu.

Noémie Halioua dénonce une « inertie policière » et explique ce refus par le souci de dissimuler « le grave dysfonctionnement des forces de l’ordre ce soir-là ». C’est en faisant appel de cette décision que le parquet et les parties civiles ont enfin obtenu la reconnaissance du caractère antisémite du crime.

La juge a préféré anticiper une possible « évocation » – c’est le terme juridique – du fond du dossier par la cour d’appel. Mais que de temps perdu ! « Le soir du meurtre, affirme Noémie Halioua, la connotation islamiste ne laissait aucun doute, ni pour les témoins ni pour les policiers présents. »

Police, justice, mais aussi médias : L’Affaire Sarah Halimi pointe les responsabilités de tous ses acteurs, chacun à leur niveau. La « vulgate journalistique » qui qualifie de « déséquilibrés » des islamistes pourtant revendiqués, les journaux qui ont choisi de « différer la publication de l’information pour « ne pas faire le jeu de Marine Le Pen » », parce que Sarah Halimi a été tuée en pleine campagne présidentielle, ont joué eux aussi un rôle dans ce drame.

Dès le 1″‘ juin 2017, 17 intellectuels, dont Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Jacques Julliard et Michel Onfray avaient publié une tribune dans Le Figaro pour demander que « toute la vérité soit établie sur le meurtre de Sarah Halimi », mais aussi que « toute la vérité soit dite sur la profondeur des fractures françaises ».

Le livre de Noémie Halioua y contribue.

Judith Waintraub pour le Figaro Magazine.

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