Macron : la grande arnaque

Publié par le 6 Juil, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Macron : la grande arnaque

Peu à peu, l’enfumage opéré par la communication présidentielle se dissipe et la politique d’Emmanuel Macron ressemble de plus en plus à celle de son prédécesseur éconduit par les Français.

Les Français modestes et la classe moyenne découvrent, chaque jour plus durement, que leur pouvoir d’achat baisse alors que la dette s’accroit et que le chômage reste massif.

Le dernier sondage Elabe fixe le niveau de confiance envers le président à 32 % après une baisse de 6 points. Emmanuel Macron s’approche du score de Hollande à la même époque de son quinquennat : 27 % !

Voici l’édito d’Eric Brunet paru cette semaine dans Valeurs actuelles :

Macron n’est pas le grand réformateur qu’on voudrait nous faire croire

La Cour des comptes vient de publier son rapport annuel sur les finances publiques, pointant les insuffisances gouvernementales.

Emmanuel Macron n’est pas le président que les Français avaient imaginé. Après un an, son bilan est plutôt … inattendu : plus de dépense publique, plus de dette, un commerce extérieur en berne, une production qui décélère, la consommation des ménages en chute, la CSG en hausse et des carburants, des cigarettes, des taxes et des impôts qui augmentent, qui augmentent …

Récemment, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, s’exclamait au micro de France Inter : « Nous sommes le seul pays de la zone euro à connaître une augmentation de notre dette en 2017, avec le Luxembourg. Notre déficit est plus élevé que celui de la plupart de nos partenaires européens. » Ajoutant même : « Notre déficit structurel est aussi parmi les plus élevés des pays de la zone euro et même des pays de l’Union européenne. »

Ne souriez pas, c’est grave.

D’après l’Insee, au premier trimestre 2018, la dette française s’est creusée de 36,9 milliards d’euros. Elle atteint désormais 2 255 milliards d’euros, soit 97,6 % du PIB. Soulignons qu’en 2017, les seuls intérêts de la dette française se sont élevés à 41,5 milliards d’euros. Soit le quatrième poste de dépenses de l’État. Une exception française, dont le contribuable se serait bien passé.

Pendant ce temps, le président cultive sa légende. Macron le transgressif ! Macron le libéral ! Macron le réformateur impénitent ! Hélas pour sa cote de popularité, le mythe s’effiloche. Les réformes “Canada Dry” (“Ça ressemble à de l’alcool mais ce n’est pas de l’alcool”, répétait le slogan) agacent de plus en plus les Français. Les changements cosmétiques et les révolutions qui ne produisent aucun résultat deviennent des sujets d’inquiétude pour les chefs d’entreprise. Fin juin, les sages de la Cour des comptes, dans leur rapport annuel sur les finances publiques, ont jugé Macron trop « optimiste » sur les recettes et trop permissif sur les dépenses. La haute juridiction a même tenu à attirer l’attention sur la situation « nettement dégradée » des finances publiques.

À tel point que, toujours sur France Inter, Didier Migaud n’a pas hésité à inscrire Macron dans la droite ligne de ses prédécesseurs :

« Depuis 2008, nous avons augmenté à la fois nos impôts et taxes et nos dépenses, dans des proportions beaucoup plus importantes que dans la plupart des pays européens. Notre dette aussi a augmenté très sensiblement, de plus de 50 %, ce qui est très loin de la moyenne de la zone euro. »

Cette “fragilité” structurelle ne pourra être résolue que par « une action renforcée » sur la dépense publique, note la Cour. Il faut dire qu’avec Macron, la France reste scotchée dans le bas du tableau européen. Parlons franc : Migaud ne croit pas à un retour durable à l’équilibre des comptes publics d’ici à 2022. Le rapport est accablant pour l’administration d’Emmanuel Macron : les objectifs ambitieux de maîtrise de la dépense publique ne sont pas étayés par des arguments solides. En clair, Macron nous balade comme ses prédécesseurs. En effet, en face des rentrées, essentiellement liées à une croissance qui présente selon la Cour un risque « réel » de tassement, des dépenses majeures viennent grever les comptes du gouvernement d’Édouard Philippe. On pense notamment à la suppression de la taxe d’habitation (un “cadeau” fiscal, non budgété), à la mise en place du service national universel ou encore à la reprise de la dette de la SNCF (gonflée par trois mois de grève) auxquelles s’ajouteront à partir de 2019 les incertitudes quant au rendement du prélèvement à la source. Une réforme qui pourrait occasionner un manque à gagner de 2 milliards d’euros pour l’État.

Dans son rapport, la Cour des comptes revient également sur une lutte toujours insuffisante à son goût contre la fraude aux cotisations sociales, pointant du doigt « une sorte de tolérance à l’égard de cette forme de fraude ». Là encore, les choses n’ont pas vraiment changé avec Macron.

Notre jeune président est loin, très loin d’avoir renversé la table !

Eric Brunet pour Valeurs actuelles.

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