Jamais une fin de règne ne sera arrivée aussi vite !

Publié par le 4 Sep, 2023 dans Blog | 2 commentaires

Jamais une fin de règne ne sera arrivée aussi vite !

Oui, ça sent vraiment la fin de règne !

Le climat de fin du premier quinquennat sentait le moisi !

Le passage en force de l’exécutif – qui méprisa les Français, et la représentation nationale – sur la réforme des retraites annonçait déjà un futur éventuel quinquennat difficile, pour ne pas dire raté d’avance.

Entendre, la première ministre, reconduite faute de volontaire pour la remplacer, annoncer de prochains 49.3 augure d’un nouveau contournement de la démocratie et d’un climat délétère au Parlement.

Voir un ministre des transports, demander la légalisation de la GPA est surréaliste à moins qu’il ne s’agisse de transports amoureux ! Cela montre que Macron ne tient plus ses équipes.

Quant à « l’initiative politique d’ampleur » lancée par Macron, ce fut un bide total qui n’aura rien fait pour le sortir de l’impasse dans laquelle il s’est conduit lui-même.

Et que penser de la première ministre dépêchée à Tourcoing pour gâcher la fête du lancement de la campagne présidentielle de Gérald Darmanin ?

Les Français modestes accablés par la hausse des prix apprécieront les priorités de l’exécutif !

Voici un article du Club de Valeurs actuelles qui décrit cette ambiance de fin de règne qu’il va nous falloir supporter encore 4 ans … Une éternité …

A moins que les Français ne se réveillent …

Recettes usées, pouvoir fatigué, ministres affranchis …
Macron et Borne, à bout de souffle

Tributaire du fait de ne pas pouvoir se représenter en 2027, sentant la fin de son mandat approcher, acculé par les désordres qui émaillent le pays, chahuté par deux-trois ministres qui préparent déjà l’après et menacé d’une dissolution, le président s’est barricadé derrière les institutions. Son unique échappatoire ?

Je me demande si le problème n’est pas d’ordre psychologique, lâche un cadre de la majorité au sujet du second quinquennat Macron. Problème : il commence à peine et il reste quatre ans. Car le président de la République semble faussement effacé en cette rentrée et ce, même si le Point lui a accordé un entretien fleuve le mois dernier. Une dizaine de pages sur son bilan – défendu correctement, sans chichis -, ses chantiers, mais aussi sa feuille de route pour le pays. Or, là, c’est plus délicat.

Fatigué, le président ? Barricadé derrière la Constitution de la Ve République qui lui confère un statut quasi unique dans une démocratie moderne : chef de l’État, chef du pouvoir exécutif et chef des armées. Comment être blasé lorsque l’on a autant de puissance d’action et de pouvoir ? Il faudrait être un dictateur pour se plaindre de n’avoir pas plus de contrôle sur ses ouailles.

L’année 2023 aura, toutefois, été son chemin de croix. La réforme des retraites, les émeutes, le remaniement factice, les guéguerres d’ego au sein de son gouvernement entre Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Stéphane Séjourné, Gabriel Attal et consorts, l’ombre de son “ami” Édouard Philippe qui plane sans cesse et le rapetisse ; une dette record, une immigration incontrôlée, même s’il adopte maintenant le terme « reciviliser », un langage droitier, dur, violent même.

La rentrée du ministre de l’Intérieur à Tourcoing, dimanche 27 août, où nous nous sommes rendus, n’a pas semblé échauder le grand chef. Devant plus d’un millier de personnes, 11 ministres, des élus LR, Horizons, Marlène Schiappa aussi, sous un soleil en demi-teinte, dans le jardin botanique de la ville, Gérald Darmanin a pris quelques libertés et s’est posé en présidentiable pour 2027. Le président n’a pipé mot, mais certains de ses proches ont finalement fait le déplacement, comme pour surveiller l’ambitieux ministre de l’Intérieur : Élisabeth Borne, qui gâche la fête et appelle à l’ « unité » et l’ « humilité », ou encore Bruno Roger-Petit, son “conseiller mémoire”. Emmanuel Macron ne dit rien, il fait mine de déléguer :

En tant que chef de l’État, si l’un de mes ministres se permet de faire une rentrée politique comme ça, je lui passe au moins une gueulante. Ou je le vire,

balance un “philippiste”. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais cette distance pose néanmoins question.

Le vote du budget à la rentrée, qui, selon des cadres LR, devrait être descendu en flèche ? La loi immigration avec la régularisation des travailleurs clandestins dans les métiers en tension comme bras de fer avec la droite ? L’automne s’annonce haut en couleur. Un moment charnière pour les LR, lesquels ont tout à perdre, et même plus. Aurélien Pradié met en garde sur la survie de son camp :

Le vrai risque est qu’à chaque fois qu’il s’approche du précipice, LR le récupère par le col. Il ne faut pas faire les mêmes erreurs sur le budget ou l’immigration que celles commises au moment de la réforme des retraites.

Le député du Lot critique vertement le président et son bilan, en plus de sa stratégie, tout comme celle de certains de ses collègues :

Il est totalement dépassé par les événements. Ce sont les oppositions qui lui rendent service, pas les institutions : l’extrême gauche déraisonnable, d’une part, et d’autre part une opposition à droite qui hésite à aller au bout des choses.

Dans le camp Macron, on table sur un travail d’équipe, élargi, avec LR pour les grands chantiers de la rentrée ; on cherche encore et toujours à « dealer avec LR », comme le souffle un conseiller de l’exécutif. La parole présidentielle imprime moins bien, les failles se voient, les partis d’opposition s’en donnent à cœur joie ; LR est devenue sa seule béquille, il compte sur eux.

Or, Emmanuel Macron n’est plus “bankable”, sa date de péremption est connue de tous, les regards à droite sont déjà tournés vers ailleurs, comme en a témoigné la rentrée de Gérald Darmanin, lequel a convié des élus issus de plusieurs formations politiques, y compris une dizaine de LR ; comme en témoigne également la tentation de certains LR par l’aventure Édouard Philippe. Le président n’excite plus, certains le disent essoré, à 45 ans seulement, par son parcours fulgurant. Un fruit qui ne rend plus de jus. En 2027, il aura presque 50 ans, ce n’est pourtant pas grand-chose en politique. Ce n’est rien dans une vie. La députée Renaissance et sarkozyste Constance Le Grip conteste cette vision :

Kennedy aussi a été élu jeune, et des capitaines d’industrie, des créateurs d’entreprise comme les principaux artisans de cette extraordinaire révolution numérique, sont hyper-jeunes. Il aura une vie après la présidence de la République française.

Pour le moment, il continue à faire passer de nombreux textes, pour laisser une trace, sa marque. Un conseiller politique marqué à droite définit sa stratégie comme suit :

C’est la logique des pixels : il place un point chaque fois qu’il fait passer un texte. On ne voit qu’un point quand on est proche, mais quand on prend de la distance, ça crée une image.

Quid de sa majorité relative à l’Assemblée nationale ? Là aussi, les avis sont partagés au sein de la majorité. Alors que certains pensent que c’est un problème de taille qui le poursuivra tout le quinquennat, sclérose son champ d’action et floute sa visibilité sur le long terme, d’autres nient tout problème, y compris la dissolution qui n’a, selon ces derniers, aucune chance d’advenir, grâce au soutien des LR ; une variable d’ajustement que la majorité compte bien utiliser jusqu’au bout.

Les institutions de la Ve République, faites sur mesure pour quiconque devient président, permettent également à Emmanuel Macron de ne pas s’en faire – pour le moment – pour la suite de son quinquennat. Il les connaît parfaitement, il sait les utiliser, les modeler autour de sa personne ; elles le protègent. Ce qui peut passer pour du je-m’en-foutisme n’est, en réalité, qu’une affirmation tacite de la prééminence du rôle du chef de l’État dans notre pays. Aurélien Pradié, comme d’autres LR, voient une limite à tout cela :

Nos institutions protègent le président à condition qu’il s’en remette au verdict. Aujourd’hui, il se maintient sans jamais utiliser un seul des fusibles que la Constitution permet. Tout cela ne tiendra pas éternellement.

Offensifs, déterminés à faire tomber le gouvernement, des élus LR refusent catégoriquement de pactiser avec la majorité. Le discours droitier d’Éric Ciotti lors de sa rentrée politique au Cannet (Alpes-Maritimes), dimanche 27 août, donne un espoir aux militants LR – plus à droite que ceux pour qui ils votent -, mais force est de constater qu’en l’état, LR n’a pas suffisamment de députés prêts à faire valser le gouvernement. Emmanuel Macron est dans un fauteuil, il n’a qu’à attendre qu’on vienne à lui, agitant la menace du RN, comme l’ont fait Gérald Darmanin et Élisabeth Borne à Tourcoing, rappelant chacun « à la responsabilité, pour l’intérêt de la France ». Et ça fonctionne.

Un président qui se concentre sur la diplomatie …

Pendant ce temps-là, le président s’occupe des sujets internationaux, qu’il affectionne particulièrement, comme Nicolas Sarkozy avant lui. Meilleur diplomate que président, Emmanuel Macron ? Ses mesures d’aides en faveur de l’Ukraine dès le début de l’invasion Russe, ses coups de fil à Vladimir Poutine ont, en tout cas, montré sa volonté de peser sur la scène internationale. Lundi 28 août, à Paris, devant les ambassadeurs de France, le président a prononcé, pendant presque deux heures, un discours sans fard et cohérent avec la politique classique, voire parfois suiviste, qu’il mène. Il a réaffirmé son combat européiste, fédéraliste, son désir d’élargissement de l’Union européenne, parlé du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ; il a salué la politique française au Niger, décidant, de fait, de laisser en poste l’ambassadeur à Niamey.

Ces prises de position ont le mérite de faire valoir la parole de la France, toujours, heureusement pour nous, membre du Conseil de sécurité de l’Onu et toujours détentrice de l’arme nucléaire. Mais elles apparaissent aussi comme des respirations pour le président, après l’année calamiteuse qu’il vient de passer. Même si ses lieutenants louent son bilan, notamment sur l’économie qui, selon eux, « a fait reculer le chômage de masse », il y a comme une colère rentrée, comme une lassitude face à ces “Gaulois réfractaires” ; contre certains membres de la majorité qui ne comprennent rien et l’affaiblissent.

En interne, par exemple, où de vives tensions existent entre l’aile gauche et l’aile droite du parti Renaissance. Des groupes de discussion sur Telegram qui disent du mal des uns des autres, des relations qui existent en surface mais sans plus, sans parler de bon nombre de sujets qui créent des frictions, comme l’immigration, l’écologie ou le port de l’uniforme à l’école.

Un député Renaissance déplore :

Pour l’instant, c’est la rentrée, mais je pense que ça va finir par péter. On a du mal à s’entendre, même à se parler.

… mais qui doit composer avec les ego de ses ministres et “amis”

Emmanuel Macron va devoir s’occuper de cela, aussi. De loin, oui, mais cela fait aussi partie du boulot. “Cheffer”. Recadrer. Faire montre d’une certaine unité. En a-t-il envie ? Non. En a-t-il le temps ? Pas sûr. Son mandat se terminant en 2027, sans possibilité de réélection, il fait de la politique à pas mesurés, contrastant avec sa fougue lors du premier quinquennat. Exit son pari des « cent jours d’apaisement », lesquels n’ont rien donné, bien au contraire, le voilà pris au piège du temps long ; un second quinquennat, c’est le bout du monde. Encore plus quand, juste à côté, sous ses yeux, des ministres en poste, mais aussi son ex-Premier ministre s’activent pour atteindre le Graal, leur fantasme le plus fou, le projet d’une vie : ce que lui a déjà réussi, à 39 ans.

Les partisans de Gérald Darmanin, déjà quasi en campagne, veulent « réunir le bloc central et rassembler la droite » ; ceux d’Édouard Philippe louent, comme Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris :

La vision de l’homme d’État, l’ancrage du maire et le tempérament d’un rassembleur construisant une véritable stratégie pour la France et constituant des équipes et des relais dans tous les territoires.

Un conseiller de l’exécutif laisse toutefois planer le doute quant à la suite du mandat d’Emmanuel Macron et calme les ardeurs des uns et des autres :

Un moment se posera la question d’une dissolution : voulue ou subie. Voulue, après les jeux Olympiques, si le président considère que c’est un fiasco. Subie en étant renversé à l’automne sur le budget.

De quoi mettre un peu d’action dans cette deuxième mi-temps bien morne.

Edouard Roux pour le Club de Valeurs actuelles.

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2 Réponses à “Jamais une fin de règne ne sera arrivée aussi vite !”

  1. L’agonie sera longue.

  2. Quand est ce qu’il demissionne ?

    Il faut mettre un president quui ne se fout pas de la france et des francais, quelqu’un de la vraie droite…

    E Zemmour heritier de l’esprit de De Gaulle serait tres bien !

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